La France va interdire plusieurs modèles d'implants mammaires soupçonnés de favoriser une forme rare de cancer, ont dévoilé mercredi Le Monde et Radio France. La Société royale belge de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (RBSPS), l'organisation qui représente la majorité des chirurgiens plasticiens en Belgique, déplore cette décision dans un communiqué. "Cette décision radicale n'est pas basée sur des données scientifiques valides", estime-t-elle.
Les prothèses concernées ont une surface extérieure en silicone "macro-texturée", c'est-à-dire rugueuse, ou en polyuréthane. Leur retrait a été décidé en France au vu du danger rare, mais grave, que leur implantation est susceptible de constituer.
Parmi les prothèses interdites figurent plusieurs modèles du fabricant américain Allergan de type "Biocell". Cette texture est la principale mise en cause dans l'apparition du lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) chez certaines femmes.
Depuis 2011, 56 cas de cette forme rare de cancer ont été recensés en France chez des femmes porteuses d'implants mammaires, texturés pour la quasi totalité. Trois en sont décédées. Cette maladie demeure toutefois rare, 500.000 femmes portant des implants en France.
"La problématique des LAGC associée aux implants mammaires est connue depuis de nombreuses années", réagit la RBSPS. "Sur les millions d'implants mammaires placés de par le monde, environ 600 cas ont été répertoriés. (...) À ce jour, neuf cas ont été recensés en Belgique. Détectée précocement, cette maladie est facilement curable avec une prise en charge qui se limite à l'ablation de l'implant et de la capsule qui l'entoure."