Les centres de planning familial et associations de défense des droits des femmes, laïques et chrétiens, ont appelé mardi, dans un communiqué commun, au vote de la proposition de loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à l'ordre du jour de la séance plénière de la Chambre.
Parmi les signataires figurent notamment des fédérations de centres de planning et des coupoles d'associations féminines, laïques et pluralistes, mais également appartenant au pilier chrétien, tant francophones que néerlandophones. Ainsi, on trouve au rang des signataires, le Conseil des femmes et son pendant flamand, le Vrouwenraad, coupoles pluralistes, ainsi que la F&e acute;dération des Centres de planning et de consultation, qui appartient au pilier chrétien.
Alors que le cdH et le CD&V pourraient déposer de nouveaux amendements retardant un peu plus le vote de la loi, le CD&V en faisant un enjeu de la formation du gouvernement fédéral, le communiqué appelle chaque député à sa responsabilité. "Notre Parlement doit pouvoir légiférer librement et chaque parlementaire doit pouvoir voter, en son âme et conscience", clament les associations.
Parmi les avancées inscrites au coeur de la proposition de loi, elles défendent notamment l'allongement du délai de pratique d'une IVG, qui passerait de de 12 à 18 semaines. Les détracteurs du texte énoncent parfois que cet allongement ne serait que symbolique alors qu'il ne concerne que 3% des cas. On estime qu'environ 450 femmes dépassent chaque année ce délai légal dont une centaine demandent une IVG entre 16 et 18 semaines, la plupart aux Pays-Bas. Mais, rappellent les associations, il s'agit là des femmes au profil le plus vulnérable: en difficulté sociale, victimes de violence.
Les centres et fédérations rappellent que le Conseil d'Etat s'en est référé, dans son avis sur la proposition de loi, à la Cour européenne des droits de l'Homme, plaçant le choix de la femme, et son autonomie, au coeur de son argumentaire. Ils appellent dès lors la Belgique à franchir un pas rationnel en ce mois de défense des droits des femmes et alors que l'accès à l'IVG est "menacé partout", y compris en Europe.