Le tribunal correctionnel de Louvain a condamné une ex-gynécologue, âgée de 60 ans, à deux ans de prison avec sursis pour la mort d'une patiente après avoir procédé à un examen fictif du col de l'utérus. Il a estimé établies les préventions de négligence coupable, de faux en écriture et d'exercice illégal de la médecine, que la prévenue ne pourra désormais plus pratiquer.
Ingrid V. M., originaire d'Oud-Heverlee, a exercé la profession de gynécologue jusqu'en 2008. En raison de problèmes personnels, elle a été sermonnée par l'Ordre des médecins. Son inscription, une obligation légale pour tous les médecins qui souhaitent exercer ce métier en Belgique de façon temporaire ou définitive, lui a ensuite été finalement retirée par cette organisation et par l'Inami. Malgré cela, la gynécologue a tout de même décidé de continuer à travailler avec une clientèle limitée.
L'une de ses patientes a subi un frottis en 2016 pour détecter des signes précurseurs du cancer du col de l'utérus. Les résultats des analyses se sont révélés négatifs. Ce n'est que plus tard qu'il est apparu que la praticienne ne disposait plus du matériel nécessaire pour une analyse correcte et qu'elle n'avait jamais envoyé le frottis au laboratoire. La patiente a continué à souffrir de problèmes abdominaux et a consulté un autre médecin pour obtenir un deuxième avis, selon lequel elle souffrait bien d'un cancer du col de l'utérus. La femme est finalement décédée en novembre 2017 à l'âge de 70 ans.
Pour le ministère public, la prévenue aurait dû rediriger cette dernière car certains symptômes pouvaient suggérer l'existence d'un cancer.