Un quart des femmes en Suisse subissent des coercitions obstétricales pendant l'accouchement, selon une étude publiée lundi par la Haute école spécialisée bernoise (BFH). Il s'agit de la première du genre en Suisse qui s'intéresse à ce phénomène encore mal étudié.
La BFH explique dans un communiqué que 27% des femmes ont indiqué avoir vécu une forme ou une autre de coercition obstétricale. Elles se sont ainsi senties mal informées, sous pression, intimidées ou n'étaient pas d'accord avec une décision de traitement.
L'étude révèle également que 10% des femmes ont déclaré avoir reçu des remarques insultantes proférées par les spécialistes lors de l'accouchement. Deux femmes sur cinq (39%) ont signifié que leur liberté de mouvement était limitée pendant l'accouchement.
Pour la haute école, chaque femme a le droit de refuser des suggestions de traitement. Il en est de même pour toute forme de coercition informelle qui viole les droits fondamentaux de la personnalité.
Menée en collaboration avec l'université de Zurich et l'hôpital universitaire de Berne (Hôpital de l'Île), cette enquête a réuni plus de 6.000 mères de toutes les régions linguistiques de Suisse.
La BFH explique que les femmes issues de la migration sont plus fréquemment touchées. Les mères issues des milieux urbains sont également plus nombreuses à avoir subi une coercition que celles provenant d'un milieu rural.
Même si plus des deux tiers des femmes (71%) évaluent leur expérience d'accouchement comme positive, les coercitions obstétricales peuvent peser sur les mères même après la naissance de leur enfant, selon l'enquête. Elles peuvent développer des maladies mentales post-partum (DDP), qui se manifestent par un sentiment de découragement, d'épuisement ou encore de culpabilité et d'anxiété.