Un bébé vient de naître à l'UZ Brussel, hôpital universitaire de Bruxelles, grâce à une combinaison de traitements destinés à préserver la fertilité de patientes atteintes d'un cancer. Les techniques de maturation d'ovocytes en laboratoire, la congélation tant d'ovocytes que de tissu ovarien et l'injection d'un spermatozoïde dans chaque ovocyte ont été pour la première fois associées avec succès, annonce l'établissement hospitalier.
Grâce à cette nouvelle approche, la jeune maman, qui était déjà ménopausée suite au traitement qu'elle avait subi pour son cancer à 26 ans, a pu être enceinte sans avoir r ecours à une lourde intervention pour réimplanter son ovaire.
Jasmien avait 23 ans lorsqu'elle fut "frappée" par le diagnostic de lymphome. Afin de ne pas compromettre sa fertilité, elle avait fait congeler un ovaire et des ovules.
Début 2018, la patiente, désireuse d'avoir un enfant, a commencé un traitement de fertilité.
"Lorsque la préservation de la fertilité doit être planifiée très vite après le diagnostic, nous congelons non seulement du tissu ovarien, mais aussi les ovocytes immatures issus de l'ovaire prélevé. Nous les laissons alors mûrir via une maturation in vitro (MIV). Et enfin, nous congelons les ovocytes mûrs, explique le professeur Michel De Vos du Centre de Médecine Reproductive (CRG) de l'UZ Brussel.
Dans le cas de Jasmien, les ovules arrivés à maturation au labo ont ensuite été décongelés, fécondés artificiellement et réimplantés dans son utérus. "Nous nous étions préparés psychologiquement à un processus qui allait prendre des années, mais nous avons eu de la chance car en mars, le test de grossesse était déjà positif", relate la patiente.
Plusieurs bébés sont déjà nés via maturation in vitro, mais c'est le premier enfant au monde qui naît après la maturation d'un ovocyte qui a été obtenu via un ovaire prélevé du corps, combinée à une congélation d'ovocytes, et sans transplantation d'ovaire. L'équipe d'oncofertilité du CRG de l'UZ Brussel pose ainsi un nouveau jalon dans la médecine reproductive.
"Grâce à cette nouvelle technique, il n'y a plus besoin de réimplanter un ovaire congelé. La patiente ne doit donc plus se tracasser par rapport au fait que des cellules cancéreuses pourraient ainsi à nouveau réapparaître dans son corps via le matériel cellulaire qui avait été prélevé avant le traitement oncologique", conclut le professeur De Vos.