Un nombre croissant de produits chimiques contenus dans les pesticides, les retardateurs de flamme et certains plastiques ont été associés à des problèmes de santé, notamment l’infertilité, le diabète et les troubles du développement cérébral. Telles sont les conclusions d’un ensemble d’analyses d’une centaine d’études.
Dirigée par la NYU Grossman School of Medicine, une équipe d’experts en santé environnementale a analysé les recherches publiées au cours des 5 dernières années sur les perturbateurs endocriniens, ainsi que les politiques américaines et européennes visant à les réglementer. Ces produits chimiques interfèrent avec le fonctionnement hormonal.
Les nouveaux rapports se concentrent notamment sur les substances perfluoroalkyliques, des toxines présentes dans les poêles antiadhésives et les vêtements imperméables, et les bisphénols, des substances utilisées dans de nombreux plastiques et revêtements de boîtes de conserve.
L’exposition à ces substances chimiques présentes dans les produits industriels et ménagers a été liée, dans de nouvelles études, à l’obésité, à l’endométriose, à une croissance anormale et douloureuse des tissus à l’extérieur de l’utérus, ainsi qu’au syndrome des ovaires polykystiques.
Les auteurs ont retrouvé 17 liens entre certaines maladies et les perturbateurs endocriniens, qui s’ajoutent à une liste de 15 autres déjà identifiés par une enquête conjointe menée en 2015 par les Nations Unies et l’OMS. Par exemple, de nouvelles découvertes suggèrent que les bisphénols et certains pesticides peuvent endommager le sperme. En outre, cette étude identifie de nouveaux travaux qui établissent un lien entre les problèmes de santé liés au cerveau, comme la diminution du QI et les troubles de l’attention, et l’utilisation de retardateurs de flamme et de certains pesticides.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir plus fermement les causes et les effets, mais une action urgente est nécessaire dès maintenant, car le public en paie déjà le prix par des problèmes de santé graves et durables.
L’examen des politiques de santé en la matière par l’équipe de recherche a révélé l’absence de définition cohérente des perturbateurs endocriniens dans tous les pays. Les auteurs s'inquiètent du fait que la réglementation américaine actuelle ne se fonde que sur l’exposition à de fortes doses de produits chimiques, et non à de petites doses quotidiennes pendant de nombreuses années, même si de récentes découvertes montrent que ces produits chimiques sont cumulativement dangereux à de faibles niveaux.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour corroborer ou infirmer les effets sur la santé identifiés dans ces études, ainsi que pour évaluer les coûts économiques de l’exposition à ces substances chimiques. L’étude note que l’Agence de protection de l’environnement a établi un protocole à la fin des années 1990 pour mieux réglementer ces produits chimiques. Cependant, cet effort n’a guère progressé, en grande partie à cause du manque d’études probantes et du lobbying acharné des industries chimiques et manufacturières.
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André GENON
19 octobre 2020Ces chercheurs (orientés) feraient mieux de s'occuper de la pandémie. Ces patients sont en train de mourir ceux dont ils s'occupent ont encore de bonnes années à vivre.