Une majorité parlementaire semble se dessiner pour augmenter le délai légal d'une interruption volontaire de grossesse en le faisant passer de 12 à 18 semaines. Plusieurs partis ont introduit des propositions de loi en ce sens.
Actuellement, le délai légal pour une IVG est fixé à douze semaines en Belgique. Un délai assez court comparé aux règles d'application dans d'autres Etats, dont les Pays-Bas, où un avortement peut avoir lieu jusqu'à 24 semaines.
Cette situation conduit chaque année un millier de femmes à quitter notre pays et à se rendre à l'étranger pour procéder à l'intervention, a souligné mardi matin le député Open VLD Egbert Lachaert sur Radio 1. Avec ses collègues de parti Katja Gabriëls et Goedele Liekens, il a dès lors introduit une proposition visant à relever le délai légal à 18 semaines.
Ce texte devrait pouvoir réunir une majorité parlementaire, d'autant que d'autres partis en ont déposé des similaires. Le PTB plaide pour 20 semaines, tandis que le PS, Ecolo, Groen et DéFI s'alignent sur 18. «Rien qu'avec les formations qui ont introduit des textes, nous disposons de 67 sièges sur 150. Cela signifie que si le sp.a ou le MR y adhèrent aussi, nous avons une majorité», a déclaré M. Lachaert.
Les libéraux francophones se disaient récemment ouverts au débat et promettaient de se montrer constructifs. «Nous avons sur ce genre de sujet la liberté de vote. Chaque député se forgera son opinion et votera en son âme et conscience», assurait le chef de groupe, David Clarinval.
Qu'une coalition arc-en-ciel se dégage en affaires courants sur des thématiques éthiques n'est pas étonnant, a estimé Egbert Lachaert. Ce dernier a toutefois précisé que cela ne signifiait aucunement que ces partis devraient former une coalition pour un nouveau gouvernement fédéral. Les libéraux flamands ont à de nombreuses reprises rejeté l'éventualité d'un tel attelage.
Sous la législature précédente, un compromis avait été trouvé au sein de la majorité suédoise (MR, N-VA, CD&V, Open Vld) pour sortir l'IVG du Code pénal tout en maintenant des sanctions pénales et en adoucissant certaines conditions. Aucune majorité de rechange n'avait vu le jour pour dépénaliser totalement l'avortement et augmenter le délai légal, au grand dam des partisans d'une véritable dépénalisation.