Voici une sélection de présentations marquantes du congrès 2015 de l'ASCO (Chicago, 29 mai - 2 juin).
Iain McNeish (Glasgow, Écosse) a présenté les résultats d’une étude de phase II qui, à l’aide d’une analyse génétique du tissu tumoral, a tenté de prédire quelles patientes souffrant d’un cancer ovarien répondraient bien au rucaparib, un puissant inhibiteur de PARP...
Des modèles in vivo ont démontré que le véliparib (un puissant inhibiteur de PARP1 et PARP2) augmente l’activité antitumorale en combinaison avec une chimiothérapie à base de platine. Le véliparib s’est montré cliniquement actif en combinaison avec du carboplatine/paclitaxel en cas de cancer du sein et du poumon...
Le gène TP53 est muté dans environ 97% des cancers ovariens séreux de haut grade. Pour la réparation de l’ADN endommagé, les tumeurs présentant la mutation TP53 dépendent d’un mécanisme régulé par la kinase WEE1. L’AZD1775 est un inhibiteur de WEE1. On présume que cette molécule rend les tumeurs présentant la mutation TP53 sensibles aux agents génotoxiques...
Christian Kurzeder (Palma De Mallorca, Espagne), qui a présenté à Chicago les résultats de l’étude PENELOPE, pense qu’à l’avenir, la présélection par biomarqueurs jouera un rôle important dans la conception des études et dans le développement d’un traitement individualisé ciblé...
L’étude présentée à Chicago par Domenico Lorusso (Rome, Italie) porte sur le même domaine: le cancer endométrial avancé ou récidivant, dont le pronostic reste défavorable, comme l’a souligné Lorusso, qui a également expliqué que le bévacizumab, doté d’un effet anti-angiogénique, s’est montré efficace dans cette indication dans deux études de phase II. Tant en monothérapie qu’en association au carboplatine/paclitaxel, on a observé un effet bénéfique sur le pourcentage de réponse et la survie...
Carien Creutzberg, une chercheuse hollandaise (Leiden, Pays-Bas), a présenté les résultats à 2 ans de l’étude PORTEC-3, sur le plan de la toxicité et de la qualité de vie...
A Chicago, Carol Aghajanian (New York, Etats-Unis) a présenté les résultats de l’étude Gynecologic Oncology Group 86P (GOG-86P), une étude randomisée de phase II qui a comparé trois nouveaux agents chimiothérapeutiques pour le traitement initial du cancer endométrial de stades III, IVA ou IVB, ou pour le traitement de récidives...
On sait que l’angiogenèse constitue une cible importante en cas de cancer ovarien. Bradley Monk (Phoenix, Etats-Unis) a fait référence à 8 études cliniques de phase III portant sur un traitement anti-VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). Toutes ces études ont montré une amélioration de la survie sans progression et une seule a suggéré une amélioration de la survie...
Le pronostic des patients avec leucémie lymphoblastique aiguë à cellules B à très haut risque est loin d’être excellent comme en témoigne la DFS mesurée à 70% environ à 4 ans. Il semble donc logique chez ces patients d’intensifier la chimiothérapie post-induction...
Les blastomes pleuropulmonaires sont rares. Et donc mal connus. Un registre américain a cependant permis de constater que dans la forme pulmonaire isolée (48% des cas), la survie à 5 ans atteint 39%...
Le ceritinib est un puissant inhibiteur d’ALK chez l’adulte avec cancer du poumon non à petites cellules avec translocation ALK. C’est donc par analogie qu’il a été testé chez l’enfant dans plusieurs pathologies pédiatriques malignes exprimant une anomalie ALK...
Si l’intensification de la chimiothérapie a amélioré la DFS des enfants avec leucémie myéloïde aiguë, c’est cependant aux dépens d’une augmentation de la mortalité liée à la toxicité, une mortalité qui a malgré tout pu diminuer en affinant les soins supportifs...
L’histiocytose à cellules de Langerhans, qui se marque par l’accumulation de cellules dendritiques CD207+ pathologiques qui entraîne une destruction tissulaire (os, peau), se manifeste le plus souvent chez le jeune enfant sous deux formes...
Le risque de méningiome après radiothérapie crânienne s’élève à 3,3% après 25 ans et est d’autant plus élevé que la dose irradiée est plus importante. Quant au risque vital, il n’a été évalué que dans de petites études, raison pour laquelle la CCSS (Childhood Cancer Survivor Study), étude rétrospective portant sur 20.720 enfants survivant plus de 5 ans d’un cancer diagnostiqué entre 1970 et 1986, a étudié la question...
L’association chimiothérapie-imatinib assure au moins une survie équivalente à la greffe de cellules souches en cas de leucémie lymphocytaire aiguë Ph+. C’est donc logiquement que l’hypothèse a été émise d’une amélioration subséquente du pronostic lorsque la chimiothérapie est associée à un inhibiteur de la tyrosine kinase BCL-ABL de seconde génération, le dasatinib en l’occurrence...
Des troubles cognitifs sont quasi systématiquement retrouvés après chimiothérapie pour leucémie lymphocytaire aiguë. L’incidence d’une atteinte sévère des fonctions exécutives est 8 fois plus importante après chimiothérapie. Quant à en connaître les raisons précises, les données manquent (doses administrées, taux des biomarqueurs tels que l’homocystéine…), ce que l’équipe du St Jude Children’s Hospital menée par Yin Ting Cheung a tenté d’appréhender sur 213 enfants évaluables traités avec le protocole classique de chimiothérapie dans son institution...
Une nouvelle voie thérapeutique?
Hu14.18-IL2, une protéine de fusion génétiquement ingéniérée pour lier l’IL-2 à l’anticorps monoclonal hu14.18, est ce que l’on appelle une immunocytokine. Elle semble plus efficace sur les métastases hépatiques dans les études précliniques que l’association de l’anticorps monoclonal à l’IL-2...
Le rhabdomyosarcome, qui est la tumeur pédiatrique des tissus mous la plus fréquente, n’offre qu’un taux de survie <30% au stade métastatique. Dans ce cadre, les résultats d’ARST0431 ont suscité un certain intérêt...
82% des enfants traités pour un sarcome des tissus mous survivent plus de 5 ans. Emily Mueller s’est attachée plus particulièrement à travers la Childhood Cancer Survivor Study à ce que sont devenus les enfants dont le diagnostic a été effectué entre 1970 et 1986...
Le sarcome synovial est le deuxième sarcome des tissus mous en termes de fréquence chez l’enfant. Il est généralement considéré comme plus chimiosensible que les autres sarcomes des tissus mous non-rhabdomyosarcomes (NRSTS) mais il n’a pas de traitement de référence...
1. Augmenter la chimiothérapie en cas de perte d’hétérozygotie? 2. Un pronostic exceptionnel en l’absence d’adénopathie et de perte d’hétérozygotie 3. Tumeur de stade IV: éviter l’irradiation pulmonaire sous conditions
BRAF est une protéine kinase active sur la voie de signalisation RAS/RAF/MEK/ERK de la croissance cellulaire. Les mutations de cette voie, en particulier la mutation V600E, sont oncogéniques. Le dabrafenib, un anti-BRAF muté, a montré son efficacité en cas de mélanome de stade avancé à la dose de 150mg/j par voie orale chez l’adulte...
Lors de l’ASCO, Michel Birrer a présenté les résultats d’une analyse rétrospective de candidats biomarqueurs tumoraux prédictifs de l’efficacité, dans l’étude GOG-0218, dans le but de trouver un lien entre les biomarqueurs et la survie sans progression ou la survie globale.
Il semble en tout cas associé à un risque accru d’événement ischémique ou thrombotique.
Les cliniciens, investigateurs de l’étude SIRFLOX, soulignent l’importance de l’amélioration de la survie sans progression des tumeurs hépatiques de 7,9 mois chez les patients atteints de cancer colorectal métastatique (mCRC) inopérable traités en première ligne avec les SIR-Spheres®, microsphères en résine marquées à l’yttrium-90, associées à une chimiothérapie...
L’étude TROG 03.06/VCOG PR 01-03 – résumée sous l’acronyme TOAD (Timing Of Androgen Deprivation therapy in prostate cancer patients with a rising PSA) – apporte des éléments de réponse.
Le GETUG a évalué l’intérêt à cet égard d’un traitement complémentaire de privation androgénique de courte durée.
Les recommandations du Prostate Cancer Working Group 2 (PCWG2) de 2008 concernant le cancer de la prostate résistant à la castration ont été peaufinées.
Les métastases osseuses sont un site habituel de récurrence à distance, ce qui a justifié la prescription de bisphosphonates en adjuvant. Sont-ils à mettre tous sur le même pied?
ABCSG 18, qui avait enrôlé 3.425 femmes post-ménopausées pour recevoir en adjuvant du denosumab ou un placebo, a montré une réduction significative du risque d’événements squelettiques...
La plupart des femmes dont le cancer du sein est opérable préfèrent une chirurgie conservatrice. Cependant, 20 à 40% d’entre elles présentent des marges positives sur la pièce opératoire, ce qui nécessite le plus souvent une ré-intervention. Peut-on éviter cet écueil souvent difficile à encaisser sur le plan psychologique?
Après avoir enrôlé 352 femmes post-ménopausées avec cancer du sein localement avancé ou métastatique ER et/ou PR+ HER2+/- non résécable pour recevoir du létrozole 2,5mg avec ou sans bevacizumab, l’essai CALGB 40503 a montré que l’ajout de bevacizumab allonge la PFS (20 mois contre 16; HR = 0,75; p = 0,016) avec un bénéfice constant dans tous les sous-groupes...
Bien que non planifiée, une analyse des données de NeoSphere à 5 ans a été réalisée. Cette étude de phase II, qui comportait 4 bras (docetaxel avec pertuzumab ou avec trastuzumab ou avec les deux, ou l’association pertuzumab + trastuzumab sans docetaxel) et qui a été menée chez 417 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2+ opérable, soit de plus de 2cm, soit localement avancé ou inflammatoire, sans traitement préalable, a confirmé ce qui avait été constaté précédemment...
ADAPT HER2+/HR+ avait pour objectif l’évaluation de l’efficacité du T-DM1 en traitement adjuvant d’un cancer du sein HER2+ et hormonopositif après avoir randomisé 130 femmes selon 3 bras...
Le mismatch repair (MMR) ou réparation des mésappariements de l’ADN est un mécanisme de surveillance de l’ADN destiné à réparer ses erreurs lorsqu’un brin a été nouvellement synthétisé et éviter ainsi qu’une information erronée ne soit transmise. Les cellules cancéreuses contiennent ainsi des dizaines de mutations somatiques. Mais lorsque le système MMR est déficient, le nombre de mutations peut dépasser 1.000...
Les cancers de la cavité buccale sont liés essentiellement (plus de 90% des cas) à la consommation d’alcool et au tabagisme. Bien que curables chirurgicalement à un stade précoce, ils récidivent facilement, notamment parce qu’ils diffusent dans les voies lymphatiques. Ce qui a posé la question d’une dissection ganglionnaire préventive...
Ajouter le rituximab, un anti-CD20, à la chimiothérapie ainsi qu’en maintenance améliore de manière significative la survie sans progression et la survie globale des patients avec lymphome non-hodgkinien indolent...
L’hépatocarcinome de stade avancé est la seconde cause de décès par cancer dans le monde. Le sorafenib est aujourd’hui le seul traitement qui ait permis un avantage en survie, mais il n’est pas énorme, car cette survie ne dépasse généralement pas 11 mois...
La leucémie lymphocytaire chronique est une maladie orpheline pour laquelle le standard thérapeutique combine la bendamustine au rituximab. Mais la rechute est la règle...
La myélofibrose est rare, et souvent mal supportée par les patients qui en souffrent, car la thrombocytopénie et l’anémie qu’elle entraîne nécessitent de fréquentes transfusions. Le risque de décès et de transformation leucémique est aussi très important tandis que la splénomégalie est souvent mal vécue...
Le cancer de la prostate de stade avancé est de mauvais pronostic. Le cancer localisé à haut risque également. Dans la mesure où une chimiothérapie par docetaxel a démontré son efficacité dans les cancers métastatiques hormonorésistants, la question s’est posée de connaître son potentiel en cas de cancer hormonosensible...
Le refrain est connu. Mais il préoccupe. Au stade avancé, ce cancer n’offre qu’une survie médiane de courte durée en première ligne (13 mois) avec des options thérapeutiques limitées pour la seconde ligne...
CTLA-4 et PD-1 sont deux voies distinctes de contre-régulation de l’immunité antitumorale. Il semble donc logique de combiner un blocage de ces deux voies...
Après avoir enrôlé 3.104 femmes (1.552 dans chaque groupe) avec cancer canalaire du sein in situ bénéficiant d’une tumorectomie avec marge claire et radiothérapie pour recevoir durant 5 ans soit de l’anastrozole 1mg/j, soit du tamoxifène 20mg/j, NSABP B-35, une étude mise sur pied par le NHI américain, a montré un léger bénéfice en survie sans récidive dans le groupe des femmes sous anastrozole âgées de plus de 60 ans...
On ne guérit pas d’un myélome. Du moins pas encore. Et en cas de rechute après traitement par inhibiteur du protéasome ou par IMiD, les options thérapeutiques sont très réduites. Avec la découverte de l’importance de l’expression du CD38 dans les cellules myélomateuses, un certain espoir est né du blocage de cette protéine...
Le ganglion sentinelle est un facteur prédictif et pronostique important en cas de mélanome de plus de 1mm d’épaisseur. Faut-il pour autant procéder systématiquement à une dissection ganglionnaire complète en cas de positivité?
De nombreuses femmes avec cancer du sein hormonodépendant rechutent pendant ou après un traitement hormonal adjuvant, ce qui a justifié la recherche de produits susceptibles d’inhiber cette résistance endocrinienne...
Les sarcomes des tissus mous sont rares et difficiles à traiter, les traitements au-delà de la deuxième ligne étant quasi inexistants. En cas de sarcome métastatique, la survie dépasse rarement un an...
Plus de 80% des enfants qui ont présenté un cancer avant l’âge de 21 ans sont encore en vie 5 ans après. Mais ils ne sont pas hors danger pour autant car 18% d’entre eux décéderont endéans les 30 ans...
Les patients souffrant d’un cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde en progression après traitement comprenant un dérivé du platine ne survivent en moyenne que 8 à 10,4 mois. Comme la protéine PD-L1 est souvent surexprimée dans ce type de cancer, l’option anti-PD-1 s’est rapidement dégagée au point de faire l’objet d’un essai de phase 3...
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