Les généralistes et les gynécologues sont-ils bien formés pour prendre en charge les patientes qui souffrent d'endométriose ? Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et à la Cocof, certains députés pensent que cela pourrait être mieux. Ils font une proposition de résolution visant à améliorer leur formation et leur sensibilisation ainsi que le soutien au développement de la recherche sur le sujet.De leur côté, les médecins ne voient pas de lacunes dans leur formation.
L’endométriose est une maladie encore peu connue du grand public et de certains professionnels de la santé selon le monde politique. "Bien qu’elle touche au moins 1 femme sur 10, il faut en moyenne 7 ans pour qu’un diagnostic soit posé." souligne la proposition de résolution soutenue par la députée Ecolo Margaux De Re et ses collègues au Parlement bruxellois et à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le texte propose de former davantage les professionnels de la santé à ces questions : fournir de l’information sur le sujet aux travailleurs et travailleuses du secteur de la santé, par exemple via les PSE, les plannings familiaux, etc. notamment pour toucher les jeunes. Il s’agit aussi de s’assurer que les formations des professionnels de la santé intègrent cette maladie.
Elle entend aussi initier une étude officielle en concertation et en cofinancement avec les autorités compétentes visant à réaliser un état complet de la situation relative à l’endométriose en Belgique et s’assurer du suivi de cette étude au niveau de la CIM santé si l’étude le préconise
Des professionnels très bien sensibilisés
Contacté par nos soins, les médecins rappellent qu’ils connaissent bien la pathologie. Pour la Dr Audrey Bonnelance, médecin généraliste à Bruxelles « Cette pathologie est bien détaillée dans les cours de gynécologie générale qui sont dans notre parcours académique classique. Nous avons des stages obligatoires où nous voyons des cas d’endométriose. Les généralistes sont conscients des symptômes de l’endométriose. Toutefois, il y a certainement moyen d’aider mieux le patient qui est dans l’attente de sa mise au point gynécologique parce qu’il n’a pas toujours un rendez-vous très rapidement. »
Pour le Dr Jean Vandromme, chef de clinique en gynécologie à l’hôpital Saint-Pierre, la pathologie est bien connue dans le monde médical, mais elle n’est peut-être pas connue dans le détail par tous les professionnels de santé et par rapport à la sévérité que la maladie peut présenter. Il existe par ailleurs de nombreux forums de patients qui aborde les symptômes et la prise en charge notamment. Évidemment, nous devons expliquer cette maladie au patient dont la symptomatologie est extrêmement variable.”
La recherche en la matière est importante : “Aujourd’hui, la recherche dans le monde (Angleterre, Asie...) sur cette pathologie existe. Malheureusement, chez nous, la recherche est sous-financée. Pourtant, cette maladie a un impact sur les coûts des soins de santé (opération, fécondation in vitro...).” Par ailleurs, il souligne que « les jeunes filles n’ont pas toujours connaissance de cette pathologie. »
Mieux informer le patient
Quand le généraliste est équipé d’un échographe, il peut aussi mieux détecter la problématique rappelle la Dr Audrey Bonnelance : « Tous les généralistes n’en ont évidemment pas encore aujourd’hui." Les douleurs fortes qui nécessitent des certificats médicaux les empêchent d’avoir des activités normales. Ce sont des douleurs qui empêchent d’aller à l’école ou de travailler. » Elle attire aussi l'attention que les femmes "vont plus facilement vers des généralistes femmes pour ce type de questions."
> Projet pour la Fédération Wallonie-Bruxelles qui vient d’être déposé et qui sera débattu prochainement : http://archive.pfwb.be/1000000020d0070
> Projet pour la COCOF (niveau francophone bruxellois) qui a été voté à l’unanimité en commission : https://www.parlementfrancophone.brussels/documents/proposition-033732-du-2021-12-17-a-15-37-06 !