Pour une femme enceinte, subir une anesthésie locale ou générale n'a pas de conséquence sur le développement du cerveau de son bébé, démontre une étude neurologique - la première menée sur l'être humain - de l'hôpital universitaire de Louvain (UZ Leuven) publiée dans la revue médicale "Anaesthesia".
Jusqu'à présent, des études sur les possibles effets d'une anesthésie durant la grossesse n'avaient été menées que sur des animaux et leurs conclusions étaient plutôt négatives. En 2016, l'agence de santé américaine avait ainsi publié un avertissement concernant l'usage répét&eac ute; ou prolongé d'anesthésie au troisième trimestre. Des conclusions toutefois réfutées par l'étude louvaniste.
Via un questionnaire soumis aux parents, l'équipe de recherche a analysé les données sur d'éventuels troubles psychosociaux ou d'apprentissage de 129 enfants âgés de 2 à 18 ans dont les mères ont été opérées sous anesthésie locale ou générale pour un problème non gynécologique. Elle a comparé ces données avec celles de 453 enfants appartenant à un groupe de contrôle, des mineurs dont les mères n'avaient pas subi d'anesthésie durant leur grossesse.
"Nous n'avons pu observer aucune différence clinique pertinente entre les deux groupes", a commenté le chef du service d'anesthésiologie de l'UZ Leuven Steffen Rex, qui a dirigé la recherche. "Une anesthésie durant la grossesse ne peut donc être associée à certains problèmes de développement chez l'enfant."
Chez certaines femmes ayant subi une longue anesthésie, de petits effets ont toutefois été remarqués. "Mais ce facteur est alors comparable, dans l'ordre de grandeur, à d'autres comme l'âge de la mère, par exemple", poursuit l'expert.
Les opérations non obstétricales menées sous anesthésie sont généralement déconseillées aux femmes enceintes, sauf urgence comme lors d'une appendicite aiguë.
Si ces résultats se veulent donc rassurants, procéder à une opération sous anesthésie durant une grossesse doit rester l'exception, en cas d'urgence vitale, conclut le médecin.