Plus de la moitié des maternités anglaises présentent des niveaux de sécurité inadéquats ou nécessitant une amélioration, alerte vendredi un rapport après une série de scandales sur des défaillances ayant conduit à des dizaines de morts de bébés dans des hôpitaux.
"La qualité des services de maternité se dégrade", résume ce rapport de la commission sur la qualité des soins (Care Quality Commission, CQC), qui étudie la situation de 139 maternités publiques anglaises. "Nous sommes profondément inquiets", écrivent les auteurs.
"Les soins dispensés dans près de deux maternités sur cinq ne sont pas suffisamment bons", avec 6% des services désormais jugés "inadéquats" et 32% jugés "à améliorer".
Mais si on se concentre sur la sécurité dans ces services, les pourcentages grimpent: 6% sont qualifiés d'"inadéquats" et 47% doivent être "améliorés".
"Je ne pense pas que l'on puisse dire que c'est acceptable", a déclaré Ian Trenholm, le directeur de la CQC, jugeant que la situation des maternités était "un défi national".
Ces résultats sont les plus mauvais depuis que ces évaluations ont démarré, en 2018.
Ils tombent deux jours après la publication d'une enquête qui a montré que 45 morts de bébés auraient pu être évitées en dix ans, dans deux maternités dans le sud-est de l'Angleterre.
En mars, un autre rapport accablant concernait des maternités de l'ouest de l'Angleterre: il concluait que les décès de plus de 200 bébés en 20 ans, conséquence d'un refus obstiné des césariennes et d'une absence de soins adéquats, auraient pu être évités.
Une enquête est en cours sur des maternités dans la région de Nottingham, après de signalements inquiétants.
Et déjà en 2015, un rapport avait alerté sur la situation dans le nord du pays.
Les explications du directeur de la CQC rejoignent les conclusions du rapport publié mercredi.
"Nous constatons des problèmes de leadership et de culture et, sur le plan pratique, il s'agit du degré de collaboration entre les professionnels travaillant dans ce service de maternité", a-t-il dit. "Les préoccupations que les femmes soulèvent ne sont pas entendues par ces professionnels comme elles le devraient".
Le rapport s'inquiète également d'"inégalités profondément ancrées". "Les femmes issues de minorités ethniques courent des risques supplémentaires par rapport aux femmes blanches", est-il écrit.
Les femmes noires ont quatre fois plus de risques de mourir pendant la grossesse ou l'accouchement que les femmes blanches. Pour les femmes asiatiques, ce risque est deux fois plus élevé, selon ce rapport.
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