L’allaitement maternel prolongé, en particulier l’allaitement exclusif, protège contre les infections nécessitant une hospitalisation au cours de la première année de vie, mais pas contre les hospitalisations ou les symptômes d’infection à domicile au-delà de la première année.
Les études sur l’association entre l’allaitement maternel et les infections chez les enfants au-delà de la première année de vie révèlent des résultats contradictoires. Dans une cohorte de naissance basée sur la population, les auteurs de la présente étude ont cherché à savoir si la durée de l’allaitement était associée au nombre d’hospitalisations dues à une infection et à des symptômes d’infection à domicile.
Dans la cohorte d’enfants d’Odense, des questionnaires par SMS ont été utilisés pour enregistrer les informations sur l’allaitement (hebdomadaire jusqu’à la fin du sevrage) et les symptômes d’infection (toutes les deux semaines de 12 à 36 mois). Les données d’hospitalisation ont été obtenues auprès du registre national danois des patients.
Sur les 1.087 personnes contactées, 815 couples mère-enfant ont été inclus. La durée médiane de tout allaitement était de 7,6 mois (intervalle interquartile: 3,5-10,4) et de l’allaitement exclusif de 2,1 mois (intervalle interquartile: 0,7-4,4). Une hospitalisation pour infection a été observée chez 207 nourrissons (25,4%) au cours des 3 premières années de vie. Le ratio ajusté du taux d’incidence (IRR) pour l’hospitalisation due à une infection diminuait avec une durée d’allaitement plus longue (IRR ajusté: 0,96; intervalle de confiance à 95% 0,93-0,99; p <0,001). Les associations les plus fortes entre la durée de l’allaitement et les hospitalisations dues à une infection ont été trouvées au cours de la première année de vie, pour les infections des voies respiratoires inférieures et d’autres infections (P ≤ 0,05). Pour les nourrissons nourris exclusivement au sein, le RRI ajusté pour l’hospitalisation était de 0,88 (intervalle de confiance à 95%: 0,80-0,96; P = 0,006). Aucune association protectrice n’était présente entre l’allaitement maternel et les symptômes d’infection enregistrés à la maison entre 12 et 36 mois.
Et les auteurs de logiquement conclure qu’un allaitement maternel prolongé, ainsi que l’allaitement maternel exclusif, sont associés à un risque moindre d’infections infantiles nécessitant une hospitalisation.
Pour les nourrissons dont les mères n’allaitent pas, ne peuvent pas allaiter ou n’allaitent pas conformément aux recommandations internationalement reconnues, il est important de se rendre compte de la vulnérabilité à laquelle ces nourrissons sont confrontés en termes d’infections potentiellement dangereuses.