Le fait que la vaccination contre le papillomavirus humain ne soit pas toujours remboursée pour les garçons constitue une discrimination. C'est ce qu'a jugé le tribunal de l'entreprise de Bruxelles la semaine dernière, après avoir été saisi par un adolescent, indique mercredi dans un communiqué l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.
Le papillomavirus humain (HPV) est un groupe de virus qui peut engendrer une croissance cellulaire anormale de la peau et des muqueuses. Les HPV à haut risque peuvent provoquer des cancers du col de l'utérus, mais aussi de la bouche et de la gorge ou encore du pénis et de l'anus. Les types de HPV à faible risque sont eux responsables de la majorit&ea cute; des verrues génitales. La vaccination stoppe la propagation du virus.
Les scientifiques pensaient initialement que le HPV touchait principalement les femmes. Il est ensuite apparu qu'un quart des cancers liés au HPV surviennent chez les hommes et ces cancers sont souvent diagnostiqués à un stade avancé. Selon le Conseil supérieur de la Santé, la vaccination est donc essentielle chez les garçons comme chez les filles (de 9 à 14 ans). L'institution conseille ensuite une vaccination de rattrapage des femmes et des hommes âgés de 15 à 26 ans.
En Belgique, il existe deux façons de se faire vacciner. Premièrement, un programme de vaccination scolaire gratuit inclut depuis l'année scolaire 2019-2020 les filles et les garçons. La seconde possibilité est d'acheter soi-même le vaccin en pharmacie, mais dans ce cas, le vaccin n'est remboursé que pour les filles. Or le coût sans remboursement peut atteindre 400 euros.
Les hommes homosexuels sont particulièrement désavantagés par le refus de remboursement, car ils ne bénéficient pas de l'immunité de groupe qui se crée en partie au sein de la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec des femmes vaccinées, souligne l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.
S'estimant lésé, un garçon avait décidé de saisir la justice. Il dénonçait que, contrairement aux filles de son âge, il n'avait pas droit au remboursement des vaccins contre le HPV. Le plaignant, soutenu par l'Institut, ont fait valoir que cette situation constitue une discrimination fondée sur le sexe et est donc contraire à la Loi Genre. Le tribunal lui a donné raison.