Les femmes qui suivent un traitement contre leur infertilité devraient être protégées au même titre que celles enceintes, plaide jeudi le réseau d'expertise de l'ASBL flamande Kinderwens. La législation actuelle, qui protège la future mère d'un licenciement notamment, ne s'applique qu'en cas de grossesse, déplore-t-il.
«Les traitements de la fertilité influent fortement sur la manière de travailler», explique le professeur Lode Godderis, co-fondateur du réseau d'experts de Kinderwens. «Les femmes témoignent d'une baisse de la concentration et des performances. L'imprévisibilité des traitements de la fertilité amène aussi beaucoup d'incertitude, de str ess et de tension», souligne celui qui est également professeur au Centre pour l'environnement et la santé (Centrum voor Omgeving en Gezondheid) de la KU Leuven.
Le comportement de l'employeur est alors crucial, selon M. Godderis. «Si les employées ne bénéficient pas du soutien et de la compréhension de leur employeur, cela accroît la tension», pointe-t-il. Certaines femmes décident alors de changer d'emploi ou de fonction. «D'autres restent pour une longue durée chez elles, sur conseil de leur médecin.»
«Dès l'instant où un employeur sait que son employée suit un tel traitement, la travailleuse doit être protégée contre les licenciements, comme cela prévaut lorsqu'une femme est enceinte», estime le professeur.
Des problèmes de fertilité se posent pour un couple sur six. «En 2015, une femme belge enceinte sur quatorze l'était après un traitement contre la stérilité», précise M. Godderis. «Le nombre de traitements de la fertilité ne va faire qu'augmenter dans l'avenir», prédit-il.