Le gynécologue congolais Denis Mukwege a appris vendredi qu'il était co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018 dans la salle d'opération de sa clinique de Panzi où la nouvelle a été accueillie avec fierté comme dans le reste de la République démocratique du Congo.
"Soudain, des gens sont entrés et m'ont appris la nouvelle", a confié le docteur Mugwege au journal norvégien VG, dans l'attente d'une possible réaction publique plus tard dans la journée à Bukavu (est) où les journalistes ont commencé à affluer.
"Le docteur Mukwege était en pleine opération lorsqu'il a appris la nouvelle. Mais il est sorti et il est très heureux. Les gens célèbrent et crient de joie", a confirmé une pneumologue suédoise présente sur place, Ellinor Ädelroth, jointe par l'agence de presse suédoise TT à l'hôpital de Panzi.
"C'était la sixième fois qu'il était nominé. Mais il était convaincu lui-même qu'il n'aurait pas le prix. Il a été quand même formidablement heureux parce que ça signifie que ses efforts et son travail sont reconnus par la communauté internationale", a-t-elle ajouté.
Ce premier prix Nobel jamais décerné à un Congolais a suscité une onde de joie et de fierté nationale dans le plus grand pays d'Afrique sub-saharienne aux potentiels immenses minés par différentes crises.
"Là je peux le dire: je suis fier d'être Congolais", a réagi sur Twitter Félix Tshisekedi, possible candidat unique de l'opposition à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre.
"Cette distinction est un honneur pour la RDC et pour l'Afrique entière", a ajouté à l'AFP un autre candidat Vital Kamerhe, originaire de Bukavu lui aussi.
Par la voix de son porte-parole Lambert Mende, le gouvernement congolais a également félicité le Dr. Mugwege, malgré ses prises de position radicale contre le président Joseph Kabila.
"Ce n'est pas sur ce chapitre là qu'on lui a donné le prix Nobel, mais sur l'aide qu'il apporte à nos pauvres femmes martyrisées", a déclaré M. Mende à l'AFP.
"L'Afrique a besoin de voix de cette envergure face au désastre causé par les dictatures du Bassin du Congo et à leur obstination à prendre le continent en otage. BRAVO !" a réagi sur Twitter l'écrivain Alain Mabanckou, originaire du Congo-Brazzaville voisin.
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