Les nouveaux-nés ont une tension artérielle plus élevée quand leur mère a été exposée pendant la grossesse à des taux de pollution atmosphérique importants, selon une étude réalisée par une doctorante de l'UHasselt, Narjes Madhloum. Il apparaît en outre que la pollution affecte déjà le fonctionnement de la paroi vasculaire dès les premières années de la vie.
«Nous avons démontré pour la première fois chez des enfants de 4 ans que les vaisseaux sanguins étaient moins élastiques en raison de la pollution de l'air», souligne la scientifique qui a étudié l'impact de la pollution sur 427 nouveaux-nés et 240 enfants et dont le résultat des recherches a été publié dans la revue Environmental International.
Une première étude s'est concentrée sur l'impact de la pollution de l'air sur la pression artérielle des nouveaux-nés. «Nous avons constaté ici une augmentation de 2.4 mmHg. Cela peut s'expliquer par la présence de particules dans l'air qui affectent le fœtus. Une fois dans son organisme, elles déclenchent un mécanisme inflammatoire qui influence ainsi de manière négative le système vasculaire à un âge précoce», explique la scientifique.
Les conséquences à long terme sur les enfants ne sont pas connues avec précision mais ceux-ci feront l'objet d'un suivi dans les années qui viennent. "Nous savons qu'une petite augmentation de la pression artérielle de 2-3 mmHg fait augmenter de 7 à 10 pc le risque d'infarctus et d'attaques au sein de la population adulte générale", précise le professeur Tim Nawrot, promoteur de la thèse.
La doctorante a également étudié l'impact de la pollution de l'air sur le système cardio-vasculaire. «Nous avons constaté ici qu'une exposition précoce à la pollution influençait également la fonction vasculaire chez de très jeunes enfants. Nous savions que la pollution atmosphérique affectait les vaisseaux sanguins à un âge plus avancé mais pas chez des enfants de 4 ans», conclut la scientifique.